Après exactement 63 jours passés en confinement, j’ai enfin pu sortir pour rendre visite à un client. Et pas juste pour l’une ou l’autre réunion, vu que celles-ci se déroulent désormais via Teams ou Zoom, mais pour guider une équipe de tournage de la VRT.
J’étais impatiente et heureuse comme un enfant apprenant qu’il va retrouver son aire de jeux préférée. Le matin, j’ai donc réfléchi à une tenue adéquate (pas trop chic, et surtout des chaussures confortables), j’ai mis une petite touche de rouge à lèvres, pour me rendre compte que c’est totalement inutile quand on doit porter un masque toute la matinée. Malgré tout, c’est avec un grand sourire aux lèvres que je suis partie ce jour-là chez mon client. En route pour apprendre, écouter des histoires et en raconter à mon tour.
Ces “histoires” qui m’avaient tellement manqué
Une fois sur place, j’ai réalisé ce qui m’avait tant manqué : la légère crainte d’une annulation de dernière minute, suivie du soulagement à l’arrivée de la camionette de la VRT sur le parking. Et puis la montée d’adrénaline quand il faut improviser, ajuster et tout organiser au mieux. Travailler en collaboration avec le client sur un projet que nous avons tous deux à cœur de mener à bien. Être ensemble, tout en gardant la distance de sécurité de 1,5 mètre : pas si simple.
Mais ce sont surtout les “histoires” qui m’avaient manqué. L’histoire de ces employés qui se donnent à fond pour réaliser de grandes choses. Animés par la même fierté et passion, qu’ils soient au travail ou simplement quand ils en parlent. Le bonheur dans leurs yeux quand ils rencontrent des journalistes sincèrement intéressés par leur récit. J’en suis tout aussi ravie.
J’ai moi-même toujours beaucoup de plaisir à visiter les services de recherche ou de production d’un client. C’est avec émerveillement que je découvre à chaque visite comment est développé ou fabriqué un nouveau produit, ou une nouvelle technologie. Chez certains clients, bien que j’ai visité leur site de production à plusieurs reprises, je découvre à chaque fois quelque chose de nouveau.
Impossible de convaincre un journaliste si on ne croit pas à son histoire
Voilà pourquoi j’aime mon travail. Je veux continuer à apprendre tous les jours, je veux comprendre ce que font mes clients, qu’il s’agisse de molécules, d’IoT, de capteurs, d’intelligence artificielle ou quoi que ce soit d’autre. J’ai besoin de comprendre leur biotope pour bien raconter leur histoire. Il est impossible de convaincre un journaliste, influenceur ou stakeholderquand on n’y croit qu’à moitié. Autrement dit : si vous faites du storytelling sans enthousiasme ni conviction, vous n’obtiendrez aucun résultat.
Cela demande un effort. Il faut constamment s’informer, faire ses propres recherches et poser beaucoup de questions. Car qui ne pose pas de question n’obtient pas de réponse. Et cette appréciation dans le regard du chercheur, de l’ingénieur ou du développeur qui réalise votre intérêt sincère pour son histoire, elle vaut son pesant d’or. C’est un moment que j’apprécie particulièrement.
Souvent, nos clients s’attendent également à ce que nous les aidions à diffuser leur histoire auprès du bon groupe cible via les bons canaux. L’histoire n’est pas présentée de la même façon si on s’adresse à une revue spécialisée, un journal généraliste ou au journal télévisé. Pour ce dernier, n’envisagez même pas de les contacter sans avoir de bonnes images en tête. Cela même si l’équipe TV préfèrera toujours ses propres images plutôt que d’utiliser un vidéo toute faite ou des visuels prêts à l’emploi que vous leur proposerez.
Cette appréciation dans le regard du chercheur, de l’ingénieur ou du développeur qui réalise votre intérêt sincère pour son histoire, elle vaut son pesant d’or. C’est un moment que j’apprécie particulièrement.
Ce n’est pas terminé : pitcher l’histoire, organiser la visite de presse, ce n’est qu’une étape. Il faut ensuite attendre avec plus ou moins de patience avant de voir l’article ou le reportage final. Se réjouir lorsqu’il correspond aux attentes ou parfois regretter que le sujet soit un peu plus court ou traité de façon moins positive que souhaité. Enfin partager vos sentiments avec le client, trouver une explication au résultat et recommencer la prochaine fois avec autant d’enthousiasme.
Tout ceci est probablement familier pour une majorité des consultants en communication. C’est notre job, voilà tout. Mais après tout ce temps passé en confinement, j’ai compris pourquoi je ne voudrais pour rien au monde faire autre chose. C’est une passion, voire une légère addiction, mais qui procure tellement de satisfaction.
Je ne pense pas que nous organiserons moins de visites de presse dans le futur.
Et maintenant place à la prochaine histoire en direct… Je ne pense pas que nous organiserons moins de visites de presse dans le futur. Le nombre de participants sera probablement réduit afin de garantir la distance d’1,5 mètre. Nous porterons toujours des masques (plus besoin d’acheter de rouge à lèvres!). Mais, comme moi, il y aura toujours des journalistes – TV, radio ou presse – curieux et prêts à découvrir en personne l’histoire d’une entreprise. Pour eux c’est le meilleur moyen de raconter cette histoire à leur façon, et c’est bien plus efficace qu’une vidéo d’entreprise ou un excellent communiqué de presse.